Pour la plupart des adultes autistes, le départ en vacances déclenche une émotion proche de ça
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Bien sûr, tous les profils sont différents, et certains ont au contraire beaucoup de bonheur à changer d'air ... Mais globalement, ça reste quand même une épreuve.
Pourquoi c'est compliqué ?
Parce que c'est pile poil ce qu'il ne faut pas à un autiste. Changer de lieu, de la nouveauté, le déplacement, manger d'autres choses, changer de rythme, bouleverser les routines ... (la liste est longue, mais je pense déjà vous avoir convaincus 😅).
En plus de tout ça, il y a une forme de pression sociale qui n'arrange rien. On DOIT partir, et on DOIT s'amuser comme des petits foufous. Bonus ? Pour peu que vous ayez des enfants, cette pression sociale est à multiplier par 500 (minimum).
Alors comment s'y préparer concrètement pour faire le moins de crises possibles, voire pas du tout ?
AN-TI-CI-PEZ !
Quand le niveau d'angoisse commence à monter (1-2 semaines avant), commencez déjà à vous préparer. L'enjeu ici c'est de ne pas laisser le niveau d'angoisse monter progressivement jusqu'à l'horreur, et de faire baisser le niveau à chaque fois qu'il y a une montée.
Au premier coup de stress, faites une listes des choses ou activités que vous aimeriez faire sur votre lieu de vacances (dessin, tricot, jeux vidéos ou de sociétés ... etc). Cette liste vous aidera à vous projeter dans ce lieu nouveau, mais avec des activités ou intérêts spécifiques familiers et rassurants. Ensuite faites une liste de ce que vous devez amener pour que ce soit possible.
Parce qu'au final ? Tant pis s'il y a 2 valises de plus dans la voiture si ça vous permet de passer un bon moment. Tant pis si vous embarquez 400 feutres. Tant pis si vous vous retrouvez à tricoter une couverture en plein mois d'aout sur la plage. Ce qui compte ? C'est vous et votre bien être dans ce qui est le 2ème plus gros challenge TSA de votre année (on parlera un jour du marathon des fêtes de fin d'années 😅)
Projetez vous
Concrètement, quand votre cerveau est jeté dans le nouveau, l'inconnu, il fait immédiatement le raccourci qu'il va mourir. C'est très schématique, et évidemment tout à fait inconscient, mais c'est exactement la mécanique en place. Alors une semaine avant le départ, projetez vous dans le quotidien une fois en vacances. Des choses très concrètes comme : acheter une tablette de chocolat délicieuse, et vous la mettre de côté pour là bas, un livre que vous mourez d'envie de lire, mais que vous ne commencerez que là bas ...
Et à chaque fois qu'un brin d'angoisse apparait, rajoutez vous un objectif de ce type. Petit à petit, vous allez faire intégrer à votre cerveau qu'une fois dans ce nouveau lieu : vous serez tout aussi vivants, et que tout ira bien.
Le trajet
Au final, une fois qu'on a fait ces deux premières étapes, il ne reste que le trajet comme point de pression. Là encore, l'anticipation est la clef du succès.
Posez vous, pendant un moment de calme, et demandez vous ce qui vous va le mieux. Train, voiture, avion ? Quelle durée vous stresse le moins ? Et déterminez un rayon acceptable autour de chez vous dans lequel vous vous sentez capable de vous déplacer. Même s'il est un peu tard pour cette année, imaginons que vous arriviez à une conclusion toute autre que votre réservation actuelle : cette réflexion vous permettra de vosu dire que c'est la dernière année où les choses sont aussi difficiles. Qu'à l'avenir vous réserverez dans votre rayon de sécurité.
Prévoyez également des choses à faire : lecture, musique, films. Anticipez dès maintenant ce que vous aurez comme options. Tout simplement parce qu'une fois en route, la pression peut être trop forte pour être capable de prendre des décisions. Faites vous un post it avec écrit clairement les occupations prévues : "Playlist XXX sur Spotify", "Série XXX sur netflix" etc. L'idée c'est de les mettre en mode hors connexion sur les différentes applis, et de ne pas avoir à choisir où hésiter le moment venu. L'idéal c'est de vous focaliser sur des choses familières, déjà vues, lues ou entendues pour que ce soit sécurisant et cosy pour votre cerveau.
Et une fois là bas ?
Hormis le fait que tout est neuf et tout est sauvage ... ? Ne vous mettez pas la pression ! Faites les activités qui vous font envie, mais ne vous mettez pas plus en difficulté qu'à la maison. Essayez de penser à amont à des activités ou sorties qui sont faisables pour vous, et listez les pour pouvoir les proposer une fois sur place. Piques niques sur la plage, soirée jeux de société ... Il y a plein d'options fun et qui ne vous mettront pas en crise ! Et surtout : recréez vous des routines, et écoutez votre rythme ✨
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